Accepter ou Combattre ?
J’ai récemment pris conscience que la souffrance venait de la résistance que nous opposons à ce qui survient dans nos vies.
Cette résistance est-elle justifiée, nécessaire, choisie, ou est-elle plus forte que nous, dans notre nature ? Faut-il accepter ou combattre ?
Le processus du deuil (ou courbe du changement)
Le processus du deuil (ou courbe du changement) que vous trouverez en image ci-dessous me semble particulièrement bien représenter les étapes que nous traversons dans le changement. Processus du deuil ne veut pas dire que cela s’applique uniquement lorsque nous perdons au sens propre du terme un proche. Le processus du deuil peut s’appliquer à tous les chocs, à toutes les déceptions, à la majorité des événements qui nous impactent, qui nous traversent, que nous vivons.
Dans ce processus, il y a l’acceptation, et c’est cette acceptation qui permet de « passer à autre chose ». On pourrait croire que c’est facile de dire « oh tu sais moi j’en ai fait le deuil de ma promotion professionnelle », ou « j’ai vraiment tourné la page de mon divorce », ou encore « J’ai abandonné mes rêves mais c’est normal la vie ne peut pas être faite de rêves ». Entre ce qui est dit, verbalisé et ce qui est corporellement vécu, il peut y avoir un écart. On peut déclarer, et c’est une intention louable, que la page est tournée. Et la vérité se trouve dans le corps : c’est en soi que l’on sent, que l’on sait que l’on est passé à autre chose. Notre corps ne nous ment pas.
Alors faut-il se battre, peut-on déposer les armes et dire, « oh mais moi je m’en fiche de tout ça » ? Lorsque l’on choisit la voie du combat, de la non acceptation, de la résistance, ne perdons pas de vue que c’est une résistance au changement. Et c’est à chacun de sentir, d’écouter, de décider peut-être, si le combat doit être mené. Cette lutte a-t-elle une chance d’aboutir et si oui à quel résultat mène-t-elle ? Ce combat doit-il être mené même s’il est voué à l’échec mais qu’il est juste ? Quel sera le bénéfice pour ma relation de moi à moi et de moi avec les autres ?
Jusqu’où se battre lorsque l’on porte un projet ?
Lorsque l’on porte une colère ou une rancœur contre quelqu’un, dans quel but, pour quel bénéfice et pour combien de temps ? Choisissons-nous consciemment de laisser brûler en nous le brasier que le conflit a allumé ? Autre formulation, et pour rendre à César ce qui lui appartient : combien de temps et pourquoi acceptons-nous d’entretenir en nous ce brasier que nous avons allumé NOUS-MÊME (et oui, ce n’est pas l’autre mais bien notre réaction) ? A quel moment acceptons-nous de laisser ce feu colérique s’éteindre en cessant de l’alimenter, soit en remettant une bûche, soit en souffrant pour le réactiver ?
Certaines personnes gardent toute leur vie la colère qui est née en eux suite à un événement. Accepter que cette colère a vécu, sans l’oublier ou l’occulter, pour se tourner vers aujourd’hui et demain, c’est à chacun de le décider en s’écoutant, en se respectant, en prenant soin de soi, en plaçant la personne la plus importante de sa Vie au cœur de sa propre histoire, c’est-à-dire soi-même. Non pas un soi-même égocentrique, vivant sans penser aux autres, sans interaction avec les autres (ce qui paraît hautement improbable), mais un soi-même aligné avec ce qu’il est profondément, ce que l’on pourrait appeler avec beaucoup de précaution sa « divinité intérieure ». Je crois que c’est la proximité avec qui nous sommes aujourd’hui (un peu différent de celui que j’étais hier et un peu différent de celui que je serai demain) qui nous permet de nous offrir à l’interaction avec les autres. C’est l’alignement entre le mental (la tête), le cœur et le corps.
En choisissant, peut-être parfois à tort (ça reste à prouver), les combats que nous menons et les résistances que nous opposons , nous nous définissons et…acceptons le ! Acceptons aussi que certains combats aient…une fin.
L’acceptation, ça ne se décide pas
Il y a peut-être une chose encore plus difficile à concevoir, et c’est le fait l’acceptation, ça ne se décide pas ! L’acceptation émerge après un processus (conscient ou inconscient), après du temps, et parfois après un accompagnement (Coaching de Vie ou autre).
Au bout de ce texte, je pose ce rappel positif : l’acceptation nous permet de continuer à avancer. Elle relance le mouvement.
Pour terminer, je partage cette citation attribuée à Marc Auréle : « Que la force me soit donné de supporter (Accepter) ce qui ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. »
L’une des clés du Bonheur, c’est l’acceptation.
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